Premiers pas

Premiers pas dans la profession


La robe

Vous porterez la robe lorsque vous serez en audience. Uniquement en audience, et pour toutes les audiences. La fonction de la robe est de vous identifier comme avocat pendant les audiences, et vous constaterez assez vite que l’attitude des magistrats, greffiers, et justiciables est différente lorsque vous portez la robe : on présume que vous connaissez les ficelles et comprenez tout ce qu’il se passe pendant l’audience.

Que faire si on n’a pas de robe pour une audience ? En principe, chaque avocat possède sa propre robe, mais certains confrères choisissent de ne pas en acheter une, notamment s’ils n’ont aucune activité contentieuse. Il arrive aussi qu’on se retrouve en audience à la dernière minute, et qu’on ait laissé notre robe à la maison ou au cabinet, bref qu’on ne l’ait pas sous la main au moment de filer au tribunal. Dans ce cas, vous pourrez en principe en emprunter une au vestiaire du tribunal. Chaque vestiaire a ses pratiques, certains prêtent des robes gratuitement, d’autres font payer quelques euros (5 euros par exemple à Bobigny). Dans le pire des cas, vous demanderez à un confrère sur place : ce n’est pas très fréquent et vous risquez quelques refus, mais ça peut arriver.

Gardez en tête que nous ne sommes pas tous pareil, et qu’une robe est censée être faite sur mesure… Personnellement, n’étant pas très grande, les rares fois où j’ai dû en emprunter une, j’ai failli me prendre les pieds dedans !


La toque

La toque est une boîte aux lettres physique où vous seront déposés des courriers, généralement de la part des juridictions : copies exécutoires de décisions, courriers de juridictions, certains actes de procédure… Et même de la pub. Vous pouvez recevoir des communications de juridictions dans le ressort de votre barreau, des barreaux voisins, des confrères ou des organes administratifs de la profession.

On parle de « relever la/sa toque » : prendre le courrier qui s’y trouve.

Grâce au RPVA, la toque est principalement utilisée pour transmission d’originaux, et les communications urgentes (voire simplement nouvelles) sont quasi inexistantes.

Dès votre inscription à un barreau, il vous sera attribué une toque, qui se trouve généralement dans un service dédié aux avocats appelé le « vestiaire ». Si vous êtes collaborateur (ou associé), votre toque sera celle de votre cabinet.

A Paris, votre toque se trouvera au vestiaire de la Cour d’appel (Palais de l’île de la Cité).

« Maître » ? « Confrère » ?

Dès votre prestation de serment, vous êtes baptisé « Maître » et vous entrez dans le monde des « confrères ». Petit rappel de qui s’appelle comment.

Lorsque quelqu’un qui n’est pas avocat s’adresse à un avocat, le principe est qu’il l’appelle « Maître ». Ce titre est beaucoup plus fréquemment utilisé dans le milieu judiciaire qu’en matière de conseil. Dans les relations avec les clients, bien qu’on commence en principe par « Maître », il arrive fréquemment que les relations se familiarisent et qu’on utilise les prénoms. Par contre, au Tribunal, le « Maître » est omniprésent.

Lorsqu’un avocat s’adresse à quelqu’un qui n’est pas avocat, il l’appelle… comme tout le monde, « Monsieur / Madame ».

Lorsqu’un avocat s’adresse à un huissier ou un notaire, il l’appelle « Maître ».

Lorsqu’un avocat s’adresse à un autre avocat, il l’appelle « Mon cher confrère » ou « Cher confrère » (pour un confrère qu’on ne connaît pas ou qu’on apprécie modérément), et signe « votre bien dévoué(e) ». La formule complète est « Je vous prie de me croire votre bien dévoué(e) ».

Evidemment, à un certain niveau de familiarité, on utilise le prénom.

Lorsqu’un avocat s’adresse à un magistrat, il l’appelle « Monsieur le Président » (sauf exceptions propres à la juridiction).

Comme dans de nombreux autres secteurs, la question de la féminisation des termes traditionnellement employés se pose. Faut-il s’adresser à une femme exerçant le métier d’avocat comme « consœur » et l’appeler « avocate » ?

Il n’existe pas de réponse absolue à cette question, j’ai entendu de nombreux avis :

  • Certains considèrent tout simplement qu’un homme est un « confrère » et une femme est une « consœur ».
  • Certains considèrent que dans les communications quelque peu officielles on s’adresse non pas à la personne de l’avocat mais à sa fonction, il faudrait alors dire « confrère » indifféremment de la personne.
  • Certains considèrent que le groupe des avocats étant constitué d’hommes et de femmes, ce groupe est une « confrérie », et ses membres sont tous des « confrères », quel que soit leur sexe.
  • Certains considèrent que la relation entre deux avocats est une relation entre deux « confrères » si au moins l’un des deux est un homme, il faudrait donc dire « confrère » si un homme s’adresse à une femme, mais si une femme s’adresse à une femme leur relation est alors une relation entre « consœurs ».

L’importance attachée à cette question varie considérablement d’une personne à l’autre.

En ce qui me concerne, je suis assez peu sensible à cette question, donc je m’adapte aisément à mon interlocuteur. J’ai tendance à penser que je m’adresse à la fonction de la personne plutôt qu’à elle en particulier, je commence donc généralement mes correspondances par « Mon cher confrère », quelle que soit la personne à qui je m’adresse. Par contre, lorsqu’une consœur m’appelle « consœur », j’essaye de m’aligner sur sa pratique.

La même question se pose pour « avocat » ou « avocate ». A mon sens, cela dépend du contexte : lorsqu’il est fait référence à la personne dans l’exercice de ses fonctions, je préfère le terme « avocat » (dans les actes de procédure, en signature d’une correspondance, sur la carte professionnelle, etc). Par contre, si j’évoque mon métier dans le cadre de ma vie personnelle, je dis que je suis « avocate ». Pareil, si je raconte la discussion que j’ai eue, de façon informelle, avec une autre avocate, je dirais « la consœur m’a dit que… ».

Idem pour les magistrats : faut-il dire « Madame la Présidente » ? « Madame le Président » ? Le débat est ouvert.

Je vous invite donc à vous faire votre propre opinion sur cette question, et à respecter au mieux les préférences de celles et ceux qui y sont sensibles.

Le RPVA

Le RPVA (ou e-barreau) est le service de communication entre les avocats et les Tribunaux judiciaires et Cours d’appel pour les procédures en cours. Vous l’utiliserez également pour communiquer vos conclusions et pièces à vos confrères adverses.

Pour y accéder, il faut avoir une clé RPVA (payante : environ 160 euros pour trois ans d’utilisation) que vous demanderez auprès des services de votre Barreau. Cette clé permet de vous identifier en tant qu’avocat lorsque vous accédez à vos dossiers. Matériellement, c’est une simple clé USB à connecter à votre ordinateur à chaque fois que vous voudrez accéder au RPVA. Attention, il faut installer un logiciel sur votre ordinateur pour qu’il lise la clé : vous ne pourrez donc pas vous connecter depuis n’importe quel ordinateur.

Une application vous permet d’avoir un accès limité depuis votre téléphone : vous pourrez y consulter vos messages et les informations sur les audiences, mais pas envoyer.

Le fonctionnement du RPVA est assez instinctif et il existe de nombreuses formations à ce sujet. Il y a cependant quelques petites choses à avoir en tête :

  • Il y a un RPVA par tribunal, lorsque vous vous connectez depuis votre espace personnel, vous serez automatiquement sur le RPVA d’un tribunal donné, indiqué en haut à droite de la page. Pour consulter le RPVA d’un autre tribunal, cliquez sur le menu déroulant.

  • Lorsque vous voulez envoyer un message à un greffe dans le cadre d’un dossier, allez sur Consultation des dossiers > Dossier par numéro > entrez le numéro de RG du dossier recherché > Nouveau message (en haut à droite). Votre projet de message sera automatiquement à destination du greffe concerné, et le confrère adverse sera en copie.

  • Lorsque vous voulez envoyer un message à un confrère dans le cadre d’un dossier, procédez comme si vous vouliez envoyer un message au greffe, et une fois sur le projet de message, cliquez sur « Sélection du type de message » en haut de la page.
Ressources

Les sources auxquelles vous aurez accès dépendent des bases de données disponibles dans votre cabinet. Vous découvrirez rapidement que les accès étudiants à un nombre infini de bases de données étaient en réalité une denrée précieuse et sous-estimée.

Légifrance doit être votre meilleur ami : pensez à toujours vérifier les articles que vous utilisez et notamment s’ils sont toujours en vigueur tel quels, et le resteront dans un futur proche. Il m’est arrivé, alors que j’étais collaboratrice, de passer une journée entière sur une recherche, et le lendemain, à quelques minutes du rendez-vous client, j’ai voulu revérifier un article, pour réaliser qu’une nouvelle version était entrée en vigueur pendant la nuit…

Le CNB a mis à disposition des avocats un certain nombre de modèles et ressources sur leur Encyclopédie des Avocats, à consulter depuis votre espace personnel.

Certains Barreaux ont des accords avec les bases de données : à Paris notamment, vous pouvez accéder à de nombreuses bases de données depuis la Bibliothèque du Palais.

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